Quel avenir pour la cooptation numérique et sociale ? Jacques Digout, auteur de « l'e-Recrutement à l’ère du Web 2.0 et des réseaux sociaux » (2012), livre sa vision. (Pour aller plus loin : notre enquête sur l'essor de l'e-cooptation).
Le modèle de l’e-cooptation est-il amené à se développer?
Il y aura trois ou quatre sites majeurs dans le domaine mais pas plus, car l’e-cooptation est centralisée. C’est le propre de l’économie digitale. Les internautes sont intéressés par les endroits où il y a du monde. Donc plus les sites seront gros, plus ils deviendront gros. Il y a un effet boule de neige.
Pourrait-on imaginer faire son recrutement uniquement par e-cooptation?
Ca n’est pas souhaitable, car l’e-cooptation permet surtout de recruter des profils jeunes, et dans des professions pointues. Si vous recrutez un chef comptable de 45 ans, il ne faut pas aller là-bas. De plus, cela rendrait l’entreprise quelque peu consanguine car les coopteurs recommandent les gens qui sont dans leurs périmètre, qui leur ressemblent. Si dans une entreprise, il n’y a que des diplômés de la même école, le jour où il faudra faire preuve d’innovation et de diversité, il y aura un problème. Il faut garder un certain équilibre entre cooptation et recrutement.
L’e-cooptation peut-elle être considérée comme l’avenir du recrutement digital?
Elle a une place à prendre. L’e-cooptation actuelle reste classique. Il ne faut pas oublier que c’est avant tout de la cooptation - qui est un système très ancien - déplacé dans l’environnement du Web social. La vraie innovation serait de créer des applications dédiées à la cooptation via des plateformes sociales déjà bien installées, comme Facebook, Viadeo ou Linkedin.